Etude du bâti, 8 rue du Boeuf Sainte-Croix

Etude du bâti, 8 rue du Boeuf Sainte-Croix

L’étude archéologique du bâti de la façade de la maison n° 8 rue du Bœuf-Sainte-Croix s’est effectuée en novembre 2014 dans le cadre des travaux de ravalement (campagne menée par la ville d’Orléans). La pose de l’échafaudage et la dépose de l’enduit ont permis la réalisation d’observations et d’un relevé. Cette étude a été complétée par une visite des espaces intérieurs de l’habitation (cour, cave, rez-de-chaussée et comble).

Vue de la ferme de la charpente de comble (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
Vue de la ferme de la charpente de comble (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)

Une maison en pan de bois construite de la fin du XVe siècle

La maison reprend l’emplacement d’un bâtiment médiéval comme l’attestent certains vestiges présents dans la cave voûtée du bâtiment. La reconstruction du bâtiment, doté d’un rez-de-chaussée sur cave, de deux étages et d’un comble, s’est effectuée vers 1485 (datation dendrochronologique). La façade sur rue est pan de bois (chêne), à l’aplomb, avec une ossature à panneaux de croix de Saint-André. Les assemblages sont à tenon et mortaise, bloqués par une cheville. Le hourdis était probablement constitué de briques liées au mortier de chaux.

Comme cela est courant pour les maisons en pan de bois orléanaises de cette époque, les étages étaient ouverts par des fenêtres à meneau et à traverse (croisées) et de petits jours rectangulaires. Des traces visibles sur un poteau du 1er étage permettent de savoir que les piédroits de ces baies étaient sculptés de pinacles à crochets, de style « gothique flamboyant », reliés par des accolades ornant les traverses. Les sablières de chambrée étaient ornées d’un corps de moulures formant un larmier. La maison du XVe siècle a conservé sa charpente de comble à pannes, constituée d’une unique ferme et d’un contreventement longitudinal.

Vue d'ensemble du 1er étage de la façade (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
Vue d'ensemble du 1er étage de la façade (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
Vestiges des couches de pigments colorés sur une pièce de bois de la façade (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
Vestiges des couches de pigments colorés sur une pièce de bois de la façade (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)

Les transformations du bâti à l'époque moderne

Cette façade a subi une série de remaniements, qui sont fréquents sur les pans de bois orléanais. Les pièces de bois ont été peintes en rouge foncé (fin XVIe – XVIIe  siècle ?), puis en jaune (XVIIIe siècle) alors que le hourdis fut refait en maçonnerie de moellons. Les jours des étages, initialement clos par des châssis en bois mobiles, furent dotés de panneaux de verre fixés à l’arrière de tasseaux cloués sur l’encadrement des ouvertures, près du nu externe de la façade.

Les baies des étages ont subit plusieurs transformations successives ; la dernière aboutie à la réalisation de grandes fenêtres rectangulaires (une par étage) alignées verticalement d’un niveau à l’autre.

Le rez-de-chaussée fut entièrement reconstruit au XVIIIe siècle avec la mise en place d’une paroi en pan de bois à grille (éperons et tournisses) reposant sur un mur bahut maçonné. Ce niveau était ouvert au centre par une fenêtre placée à l’aplomb de celles des étages. L’escalier de la maison, initialement une vis hors-œuvre en bois (fin XVe siècle), a été reconstruit à la même période. La vis médiévale se prolongeait par une volée en pierre afin de desservir la cave.

C’est probablement au début du XIXe siècle que l’ensemble de la façade sur la rue du Bœuf-Sainte-Croix est recouverte par un enduit au plâtre dont la fixation est renforcée par la pose de gros clous en fer forgé.


Vue de la façade nord du corps de bâtiment au sud de la cour, construite au XVIIIe siècle (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
Vue de la façade nord du corps de bâtiment au sud de la cour, construite au XVIIIe siècle (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
Vue du départ de l'escalier actuel de la maison, au rez-de-chaussée (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
Vue du départ de l'escalier actuel de la maison, au rez-de-chaussée (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
Vue d'un clou destiné à favoriser la fixation de l'enduit du XIXe siècle recouvrant la façade sur rue (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
Vue d'un clou destiné à favoriser la fixation de l'enduit du XIXe siècle recouvrant la façade sur rue (crédits : Pôle d'archéologie, 2014)
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