Hôpital Porte Madeleine (site 285)
rue Porte-Madeleine, rue Stanislas-Julien, rue Croix-de-Bois et boulevard Jean-Jaurès
Orléans
Le diagnostic archéologique de l’hôpital Porte-Madeleine s’est déroulé pendant l’été et l’automne 2016. Une vingtaine de sondages archéologiques ont été réalisés sur cette parcelle de plus de cinq hectares. Ils ont permis de mieux comprendre la nature des occupations humaines, dans ce secteur de la ville, depuis l’époque antique jusqu’à aujourd’hui.
Des espaces funéraires en dehors de la ville antique
L’occupation la plus ancienne mise au jour est datée du tout début de notre ère. Essentiellement caractérisée par un fossé formant un angle droit et une sépulture, elle témoigne d’une structuration de l’espace, qu’elle soit à visée parcellaire ou à vocation funéraire. Par la suite, au centre de l’emprise, plusieurs sépultures, dont certaines accompagnées d’un dépôt funéraire, sont mises en place entre le 2e et le 3e s. apr. J.-C., et font de la parcelle un lieu d’inhumation pérenne durant deux à trois siècles.
En marge, des structures en creux et des couches de remblais indiquent la présence d’autres types d’activités, peut-être artisanales. L’occupation semble se développer au long de la rue Croix-de-Bois, indiquant peut-être la présence d’un axe de circulation est-ouest dès l’époque tardo-antique.
L’urbanisation progressive des quartiers ouest d’Orléans
Au début du haut Moyen Âge, il est possible qu’un ou plusieurs petits établissements ruraux se soient installés au cours des 7e-9e s. La tombe d’un enfant inhumé dans cet espace a, entre autres, été découverte.
L’urbanisation du secteur débute timidement à la fin du Moyen Âge, aux 13e-14e s. Des traces de structures d’habitat ont été mises au jour, ainsi qu’une carrière dont l’utilisation comme cave perdure à l’époque moderne. Le centre de la parcelle semble alors essentiellement occupé par des terrains agricoles sous la forme de vignes et de vergers. À la fin du 15e s. le secteur intègre la ville protégée par une nouvelle enceinte, située à l’emplacement de l’actuel boulevard Jean-Jaurès. Une autre carrière est percée au cours des 16e-17e s., témoignant de l’urbanisation progressive du secteur qui nécessite un approvisionnement important en matériaux de construction.
De l’arsenal à l’hôpital
Un arsenal servant au stockage des armes et de la poudre pour la ville est installé en bordure de la rue Porte-Madeleine avant le 17e s. Il est bordé au sud par un terrain d’entraînement des arquebusiers. À proximité, le couvent de Notre-Dame-du-Calvaire est installé en 1640. Les premiers bâtiments de l’hôpital général sont construits en 1675, au long de l’enceinte de la ville, en lieu et place de l’arsenal. Ils vont progressivement s’étendre sur les Buttes des arquebusiers au sud, à la fin du 18e s. et sur le couvent de Notre-Dame-Calvaire à l’est, au début du 19e s. À ce dernier emplacement est alors construit le nouvel Hôtel-Dieu, auparavant situé à côté de la cathédrale.
L’hôpital atteint son extension maximale, sur l’intégralité de la parcelle, à la fin du 19e s. Il ne subira pas de restructuration majeure avant les années 1970 avec la création du nouvel hôpital à La Source. Une nouvelle maternité est construite dans la parcelle en 1986. Il faut attendre l’année 2017 pour voir disparaître définitivement l’hôpital en centre-ville, avec son transfert complet dans le nouvel hôpital de la Source, inauguré en janvier 2017.
- Coordonnées : 47.900736, 1.896247
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Informations administratives
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