Petite histoire de la Préhistoire

Préhistoire ou Histoire ?

La Préhistoire et l’Histoire sont les deux grandes périodes qui servent à classifier l'histoire de l'Homme ; c'est une chronologie basée sur les évolutions des sociétés humaines. La Préhistoire commence avec l’apparition des premiers êtres humains, il y a près de 3 millions d’années, et se termine vers 3000 avant J.-C., lorsque l’écriture apparaît. Ainsi, elle se distingue de l'Histoire par l'absence de textes : la discipline archéologique est d'autant plus importante qu'elle permet d'interpréter les traces matérielles laissées par ces communautés.

Avec l'invention de l'écriture, c'est tout un pan de l'existence humaine qui s'ouvre aux chercheurs : événements politiques, lois ou encore récits permettent de compléter les connaissances de ces civilisations passées. Grâce à ces sources écrites, il est plus facile d’interpréter les vestiges archéologiques. Les traces des populations préhistoriques sont donc plus difficiles à interpréter. De plus, elles sont plus ténues car les êtres humains vivant à cette époque ne transformaient pas le paysage comme aux périodes plus récentes. Par ailleurs, de nombreux matériaux utilisés étaient périssables et ont disparu au cours du temps : cuir, coton, bois... Autant de matières premières primordiales pour fabriquer des vêtements, de la vaisselle, un abri... Enfin, les couches archéologiques de cette époque ont souvent subi des destructions liées aux occupations ultérieures. 

La Préhistoire se divise en deux grandes périodes : le Paléolithique et le Néolithique, qui se divisent elles-mêmes en différentes sous périodes. La phase de transition entre ces époques est appelée le Mésolithique.

Le Paléolithique

Le Paléolithique est la première période de la Préhistoire, et la plus longue. Elle commence avec l’apparition de l’homme il y a 2,6 millions d’années en Afrique et s’achève environ 10 000 ans avant notre ère. Les sociétés préhistoriques étaient nomades ; elles n’ont pas d’habitat permanent et se déplacent au gré des saisons et des aléas. Les modes de subsistances varient, mais l’alimentation est composée principalement d’animaux chassés et pêchés ou de végétaux.

Cette période se caractérise par la fabrication d'outils volumineux, principalement en pierre, destinés à de multiples usages. Parmi eux, le « biface » ou « coup de poing » occupe une place centrale. 

De nombreuses ères glaciaires ponctuent cette époque et conditionnent la vie des premiers hommes. Au Paléolithique final, entre 13 000 et 10 000 avant notre ère, le climat se radoucit et entraîne des modifications importantes dans la faune et la flore. 

Illustration d'un campement magdalénien (13 000 av. J.-C.) d'après les découvertes faites à Veyrier (Etrembières, Haute-Savoie) et présentée dans "Des Alpes au Léman : images de la préhistoire" d'Alain Gallay. (Illustrateur : André Houot)
Illustration d'un campement magdalénien (13 000 av. J.-C.) d'après les découvertes faites à Veyrier (Etrembières, Haute-Savoie) et présentée dans "Des Alpes au Léman : images de la préhistoire" d'Alain Gallay. (Illustrateur : André Houot)

Le Mésolithique

Illustration de l'abri Freymond, col du Mollendruz (Mont-la-Ville, Vaud), occupé au Mésolithique vers 9 000 av. J.-C., illustration d'André Houot présente dans "Des Alpes au Léman : images de la préhistoire" d'Alain Gallay
Illustration de l'abri Freymond, col du Mollendruz (Mont-la-Ville, Vaud), occupé au Mésolithique vers 9 000 av. J.-C., illustration d'André Houot présente dans "Des Alpes au Léman : images de la préhistoire" d'Alain Gallay

La Paléolithique final est suivi d'une période de transition nommée le Mésolithique. Elle débute au Proche-Orient avec la culture natoufienne, environ 3000 ans avant son apparition en Europe où elle commence avec la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 11 700 ans. Les premières grosses forêts succèdent aux steppes enneigées, et tandis que les bisons et rennes émigrent vers le nord, les ours, cerfs, sangliers ou chevreuils commencent à peupler ces forêts. Progressivement, les hommes vont adapter leur équipement, et notamment leurs armes, pour chasser ces nouvelles proies qui n’évoluent plus en troupeau dans de grands espaces vides, mais en petit comité entre les arbres où de nombreux obstacles contraignent l’usage de la sagaie et du propulseur.

Face aux évolutions environnementales, on voit émerger pendant cette période des techniques de chasse innovantes : l’utilisation d'outils plus petits et spécialisés appelés microlithes comme éléments de flèches permet aux chasseurs de prendre pour cible une proie isolée et de la viser entre les arbres massifs. Les sociétés évoluent également vers un mode de vie semi-nomade et de nouvelles pratiques funéraires apparaissent, telles que les premières nécropoles. 

Le Néolithique

Au Néolithique, le climat continue de s’adoucir pour se stabiliser autour des températures que nous connaissons aujourd’hui. Cette période marque un changement important avec les précédentes, avec la mise en place des premières sociétés de paysans ; elle est comprise entre 12 000 et 2 200 avant notre ère. Le Néolithique se caractérise par l’abandon du mode de vie nomade, l’utilisation de l’argile pour fabriquer des poteries et le polissage de certains outils en pierre tels que les haches. Les outils se diversifient tant par leurs formes, leur taille que leurs usages. En effet, la mise en place de l’agriculture et de l’élevage entraîne une modification fondamentale des outils nécessaires au quotidien. Les haches taillées permettent d’abattre les arbres pour fabriquer les structures domestiques, les herminettes sont façonnées pour travailler le sol et des céramiques aux formes spécifiques, telles que les faisselles, sont inventées pour de nouveaux besoins. Des gisements de silex sont exploités tandis que des fosses d’extraction d’argile permettent d’en retirer d’importantes quantités. En complément de la céramique, l’argile sert à élaborer les murs en torchis des habitations.

Les vestiges préhistoriques ne sont pas présents partout dans le monde à cause des conditions géographiques et climatiques qui ont souvent détruit leurs traces (érosion, séisme, volcans, forêts denses). Il faut également considérer que certains endroits n’étaient pas habités à cette époque (zone très froide, déserts extrêmes), et des fouilles n’ont pas été réalisées partout : il reste sûrement des traces encore enfouies.

La ville d’Orléans, bien que profondément urbanisée, recèle un patrimoine préhistorique aussi discret que mystérieux

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