La Préhistoire à Orléans
Découvertes préhistoriques sur le territoire orléanais
Le Paléolithique à Orléans
L’un des plus anciens indices d’occupation humaine à Orléans est un biface de type acheuléen : il s’agit d’un silex taillé sur ses deux côtés, lui octroyant une forme d’amande, et caractéristique de la plus ancienne industrie lithique connue en Europe, façonné par Homo heidelbergensis -espèce éteinte du genre Homo qui vécu en Europe entre 700 000 et 200 000 avant notre ère-. Il a été retrouvé en 1948 sur le site de l’ancienne Manufacture des Tabacs (6 rue de la Manufacture, Orléans). Cet outil, probablement vieux de plusieurs centaines de milliers d’années, atteste de la présence humaine au Paléolithique ancien. Sur l'emprise de la métropole, quelques silex du Paléolithique supérieur (-35 000 à -10 000 ans) ont été découverts sans pour autant permettre d'identifier plus que des campements provisoires de chasseurs nomades (à La Chapelle-Saint-Mesmin, divers lieux-dits ont livrés quelques traces d'outillage).
Les bords tranchants des bifaces sont faciles à entretenir de par leur forme simple et symétrique. En plus d’une maitrise technique, il faut, pour réaliser un biface, une certaine anticipation : l’artisan doit savoir où porter son coup pour atteindre un résultat final qu’il a imaginé en amont. Ce concept qui nous parait anodin permet d’affirmer une forme de préméditation et d’intelligence chez les premières espèces du genre Homo. Pour le façonnage, l’artisan peut se servir d’un matériaux dur (un galet) ou tendre (bois d’animal ou végétal). Les bords tranchants peuvent servir à couper du bois, de la viande, racler les peaux, et la pointe peut également servir de perçoir ou pour déterrer des racines.
Le Mésolithique à Orléans
Le Mésolithique est la période de la Préhistoire chronologiquement et culturellement intermédiaire entre le Paléolithique et le Néolithique. La culture matérielle des Hommes du Mésolithique est constituée d’outils en silex ou en matière dure animal. Le végétal, largement utilisé, est plus difficilement identifiable par les archéologues, car les conditions favorables à sa conservation sont plus rares (atmosphères très sèches, très humides ou températures négatives).
À Orléans, quelques outils ont été découverts lors d’une opération de diagnostic (1 rue de la Madeleine, Orléans) par le SAVO.
L'opération de la ZAC du Val d'Ouest, dont l'étude est encore en cours, a permis de mettre au jour une occupation mésolithique avec la présence de plus de 1000 pièces de silex taillés et pierres chauffées. Ces éléments indiquent la présence d'une implantation humaine importante, quoique sa pérennité ne puisse pas encore être définie.
Cet outil fait parti d'un ensemble de silex taillés découverts sur le site de la ZAC du Val Ouest. Ces objets se caractérisent par l'emploi de la technique des microlithes et illustrent les différentes étapes de la fabrication
Le Néolithique à Orléans
Le Néolithique s’étend approximativement de 5 500 à 2 000 avant J.-C. dans le Bassin parisien et marque une transformation profonde des modes de vie. La région orléanaise n’échappe pas à cette dynamique, même si les vestiges archéologiques demeurent relativement rares. Pour cette période, la plupart des pièces lithiques ont été trouvées lors de ramassages de surface dans le Val, sur la commune de Saint-Cyr-en-Val. Il s’agit d’une méthode de prospection archéologique qui consiste à parcourir une zone donnée afin de repérer, collecter et enregistrer les vestiges (silex, céramique) à la surface du sol.
Plusieurs haches polies ont également été découvertes aux lieux-dits les Terres Noires, l’Oisellière, la Commanderie, le Château de la Mothe et Vievile sur la même commune. Quelques vestiges sont occasionnellement découverts lors de fouilles, comme c'est le cas d'une fosse néolithique semblant attester d'une présence dans les environs de la rue Charles Sadron à Orléans (site 297). Cependant, les indices sont trop ténus pour identifier la nature de l'occupation néolithique. Une autre fosse néolithique avait également été mise au jour lors des fouilles de la cité Coligny, au 131 rue du Faubourg Bannier à Orléans (site 88), sans pour autant fournir davantage d'informations concernant la nature d'une potentielle occupation.
Parmi les découvertes insolites, une sépulture découverte sur la commune de La Chapelle-Saint-Mesmin se démarque du reste des vestiges néolithiques. Il s’agit d’une sépulture double dite de la « Dame de Monteloup », contenant une femme (20 ans) et un enfant de 18 mois, découverte suite à des travaux d'agrandissement dans une cave, en 1988. Les colliers de la jeune femme, qui comportent plus de deux cents coquillages et une centaine de perles en lignite, donnent à cette sépulture un caractère exceptionnel. Elle est accompagnée d'un ensemble d'outils qui rappellent le quotidien sédentaire (burin, grattoir, etc.).
La jeune femme est richement parée de plusieurs colliers comportant plus de 200 dentales (petits coquillages en forme de dent, très souvent utilisé comme ornement ou parure dans des contextes funéraires ou rituels) et une centaine de perles en lignite (minérales, issues d’un charbon fossile, travaillée par l’homme, et reflète un statut social élevé car ces objets étaient souvent rares à l’époque). Une étude d'ADN effectuée en 2010 a permis de découvrir qu’il s’agissait d’une jeune mère et de son fils. Après analyse du Carbone 14, la sépulture a pu être datée entre 4 493 et 4 345 avant J.-C., ce qui correspond à la culture néolithique dite du Cerny. Celle-ci se caractérise par l’édification d’enceintes et de nécropoles monumentales, ainsi que par sa production céramique. D'autres sépultures plus anciennes, mais moins riches en mobilier archéologique sont attestées dans le Loiret, mais la sépulture de la « Dame de Monteloup » constitue un ensemble exceptionnel. Elle est actuellement conservée au MOBE (Muséum d'Orléans pour la Biodiversité et l'Environnement).
Dernière modification : 3 décembre 2025