Jardin Hélène Cadou, La Motte-Sanguin

Jardin Hélène Cadou (Orléans Métropole)
Jardin Hélène Cadou (Orléans Métropole)

Le jardin Hélène Cadou inauguré en 2018, est situé à l'est du centre ville, en bordure des mails historiques.

Entre 2005 et 2016, cinq opérations archéologiques ont été menées dans ce secteur et ont permis de mieux en cerner son histoire.


Fragments d'enduits de maçonneries décorées de motifs peints datés du 1er-2e siècles (PAVO, 2013).
Fragments d'enduits de maçonneries décorées de motifs peints datés du 1er-2e siècles (PAVO, 2013).
Caves et celliers des 1er et 3e siècles (PAVO, 2013).
Caves et celliers des 1er et 3e siècles (PAVO, 2013).

Un quartier gallo romain 

Dans la partie nord du jardin, un quartier d'habitation a été mis au jour. Celui-ci est bâti sur des terrains agricoles utilisés dès la période gauloise (2e - 1er av. n. è.). 

Au début du 1er siècle ap. n. è., une voie empierrée de 6m se met en place. Elle est encadrée de fossés et traverse tout le site suivant un axe est-ouest. Elle rejoint certainement le théâtre qui se trouve un peu plus à l'est (actuelles rue de l'Abreuvoir et de la Croix Pêchée). 

Entre 20 et 70 de notre ère, des maisons sur caves et/ou celliers sont construites en briques et moellons. Certaines pièces de ces maisons étaient ornées d'enduits peints.  

A partir du 2e siècle, une longue phase de déclin de ce quartier démarre avant son abandon complet au début du 3e siècle. La construction de l'enceinte au 4e siècle entraine la contraction de la ville à l'intérieur de ses murs et à séparer le centre de la ville des faubourgs dont fait alors partie le parc Hélène Cadou. 


Sépulture d'un individu masculin âgé de 20 à 39 ans décédé entre 775 et 970 (PAVO, 2013).
Sépulture d'un individu masculin âgé de 20 à 39 ans décédé entre 775 et 970 (PAVO, 2013).

Un habitat du début du Moyen-Âge

A partir du 6e siècle l'abbaye de Saint-Aignan se développe dans ce faubourg oriental. En 854, l'église Notre-Dame-du-Chemin et son cimetière s'installe sur la rue de Bourgogne. Ce secteur retrouve alors un certain dynamisme. 

Quelques traces ténues d'un habitat du 9e siècle sont retrouvées par les archéologues : des fosses à déchets, des fragments de murs, et au moins 5 sépultures. Cette occupation pourrait être légèrement antérieure à l'installation de Notre-Dame-du-Chemin. Elle confirme que les marges de la ville sont peu densément construites et qu'une population y vit - peut-être en lien avec les créations religieuses dans les faubourgs.  


Dégagement en cours des fondations de la Tour de l'Etoile (J. Puyo, 2013).
Dégagement en cours des fondations de la Tour de l'Etoile (J. Puyo, 2013).

La construction de l'enceinte 

Au 15e siècle, la construction de l'enceinte pour protéger les quartiers de Saint-Aignan et de Saint-Euverte démarre. Louis XI est à l'origine de ce projet en 1467. La construction se termine en 1480. Les fondations de la tour de l'Etoile (aujourd'hui visibles dans le jardin Hélène Cadou) sont jetées dès 1468-1469. La tour de la Brebis est élevée à partir de 1472. 

Les fouilles ont permis de dégager les deux tours. Elles étaient munies d'une terrasse et d'ouvertures de tirs qui permettaient de défendre les abords immédiats avec des armes à feu. Entre les deux tours, le mur de courtine est protégé à l'extérieur par un fossé d'une vingtaine de mètres de large pour une profondeur de 10m observée lors des opérations archéologiques. 

Au 16e siècle, ce côté de l'enceinte est profondément modifié. On constuit dans les anciens fossés le fort de la Brebis (caponnière), adossé à la tour du même nom. Cette construction se trouve à ce jour sous le bâtiment de l'école d'Artillerie. On construit également une terrasse d'artillerie au-devant du mur, dans les anciens fossés. Elle avait pour but de recevoir les canons. 

Restitution des ouvrages de défense de l'angle sud-est de la ville au 15e siècle (L. Josserand, 2015).
Restitution des ouvrages de défense de l'angle sud-est de la ville au 15e siècle (L. Josserand, 2015).
Restitution des ouvrages de défense de l'angle sud-est de la ville au 16e siècle (L. Josserand, 2016).
Restitution des ouvrages de défense de l'angle sud-est de la ville au 16e siècle (L. Josserand, 2016).

De la filature de coton à l'école d'artillerie

Entre 1788 et 1792, une filature de coton s'installe sur le site. Elle se compose d'un bâtiment d'exploitation appuyé sur l'enceinte médiévale et de l'actuel château de la Motte Sanguin pour son directeur. 

En 1823, elle est transformée en moulin à grain à vapeur. La parcelle est ensuite adjugée au ministère de la guerre pour y installer une école d'artillerie édifiée en 1880-1881. Enfin, en 1928, la Ville d'Orléans achète l'ensemble immobilier, et après des travaux, le transforme en internat du Lycée Jean Zay.  

Vue du moulin à vapeur de la manufacture de la Motte Sanguin à Orléans au début du 19e siècle (Musée Historique de l'Orléanais - 72.5.11)
Vue du moulin à vapeur de la manufacture de la Motte Sanguin à Orléans au début du 19e siècle (Musée Historique de l'Orléanais - 72.5.11)
Vue du site de la Motte Sanguin dans la deuxième moitié du 19e siècle avec le château et les ruines de la manufacture (Anonyme, Musée Historique de l'Orléanais - 592).
Vue du site de la Motte Sanguin dans la deuxième moitié du 19e siècle avec le château et les ruines de la manufacture (Anonyme, Musée Historique de l'Orléanais - 592).

Localisation du jardin
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