12 décembre 2025

Huitième journée d'étude de l'AFU "Contraintes, pratiques funéraires, enjeux patrimoniaux"

A gauche : Paris, cimetière des Innocents, reconstitution (crédits : Hoffbauer 1875-1882 : vol. I, 377, Fig. 33 (gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, Fol LK7 23038)) / A droite : Orléans, Campo Santo (crédits: SAVO)
A gauche : Paris, cimetière des Innocents, reconstitution (crédits : Hoffbauer 1875-1882 : vol. I, 377, Fig. 33 (gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, Fol LK7 23038)) / A droite : Orléans, Campo Santo (crédits: SAVO)

Le projet collectif AFU organise sa huitième journée d'étude intitulée "Contraintes, pratiques funéraires, enjeux patrimoniaux".

C. Alix et M. Loeuillet du Service Archéologique de la Ville d'Orléans présenteront la communication suivante : 

Des édifices funéraires urbains peu connus : aîtres, charniers, cloîtres-charniers

Résumé

En France, la fin du Moyen Âge et le début de la période moderne voient l’apparition d’un nouveau type d’édifice à vocation funéraire : l’aître aussi qualifié de charnier ou encore de cloître-charnier. Il s’agit d’un cimetière où l’aire d’inhumation centrale est entourée de galeries couvertes, espaces servant aussi bien à l’inhumation, qu’à abriter des chapelles funéraires et/ou des ossuaires.

Aujourd’hui, on ne connaît qu’une dizaine de sites où les vestiges de ces cloîtres sont encore conservés en élévation. Situés pour la plupart dans les régions du Centre Val de Loire, de l’Île-de-France et de la Normandie, ces édifices semblent avoir été construits ou reconstruits pour la majorité à la fin du XVe siècle ou au XVIe siècle, sauf peut-être celui de Perpignan (Pyrénées-Orientales), aujourd’hui appelé Campo Santo, qui daterait du premier tiers du XIVe siècle. D’architectures parfois différentes, un de leurs points communs est leur situation urbaine : les cimetières à galeries sont toujours édifiés dans les villes ou à proximité immédiate. Cette observation pose la question de leur implantation : la construction est-elle extra-muros avant d’être englobée par la suite dans le tissu urbain ou directement intra-muros, s’installant sur des terrains peut-être déjà occupés et construits ? Et appartenant à qui ?

Le développement de ce type d’architecture est généralement mis en parallèle avec le passage des épidémies et l’encombrement des cimetières. Mais si certains semblent en effet trouver leur origine dans ces crises de mortalité (avec par exemple l’aître Saint-Maclou à Rouen), d’autres facteurs pourraient aussi entrer en ligne de compte dans certains cas (monumentalisation liée à la croissance et à la richesse d’un bourg, comme c’est probablement le cas pour l’aître Saint-Saturnin à Blois ou le cloître Saint-Paul à Orléans).

Enfin, qu’en est-il de la gestion funéraire de ces espaces ? Les cloîtres funéraires présents dans certains établissements de communautés religieuses ont-ils pu servir de modèles ? Les galeries étaient-elles des espaces d’inhumation particuliers ? Peut-on déceler la présence d’ossuaire dans leur comble, à l’image de ce que l’on retrouve notamment sur certaines restitutions graphiques anciennes du cimetière des Saints-Innocents de Paris, ou dans des enfeus comme ce qui est proposé pour celui de Perpignan ?

Cette communication s’inscrit dans la continuité d’un travail de synthèse sur ce type d’édifices initié en 2016 lors de la fouille de la chapelle Saint-Hubert du Grand cimetière d’Orléans, aujourd’hui désigné sous le nom de Campo Santo. En parallèle, d’autres cloîtres-charniers ont fait l’objet d’interventions archéologiques, comme l’aître Saint-Maclou à Rouen, l’aître Saint-Saturnin à Blois et il s’agit ici de proposer une synthèse de l’état de la recherche, et des problématiques liées à ces édifices à partir de ces exemples et en particulier des deux sites orléanais, le Grand cimetière et l’ancien cimetière du cloître Saint-Paul.

Informations pratiques

Lieu : université Paris Nanterre - Bâtiment René Ginouvès & en visio simultanée sur Zoom

Inscription obligatoire : ici

Pour en savoir plus sur l'opération au n°2 du Cloître Saint Paul
Partager la page