23-25 mars 2023

Colloque sur les formes et enjeux des comptabilités urbaines médiévales

Le projet CorMéCoULi entend faire connaître et valoriser un patrimoine régional méconnu : les comptabilités médiévales des villes ligériennes (Orléans, Tours, Amboise) conservées en Région Centre-Val de Loire, pour les années 1350-1500.

Lors du colloque proposé à Orléans du 23 au 25 mars 2023, Clément Alix, Daniel Morleghem et Pascal Poulle présenteront la communication suivante. Celle - ci fera l'objet d'une publication.

Résumé

Les comptes de Saint Aignan d'Orléans : les chanoines au service d'un projet royal imposé à la ville.

C. Alix (Pôle d'archéologie de la ville d'Orléans/UMR 7323 CESR), D. Morleghem (UMR 7324 Citeres-Lat) et P. Poulle (INRAP/UMR 7324 Citeres-Lat)

Les comptes de forteresse et de commune d’Orléans ne traitent pas de la construction, au XVe siècle, de la seconde accrue de l’enceinte urbaine (extension orientale de la ville), qui englobe le cloître Saint-Aignan, l’abbaye de Saint-Euverte et le faubourg Bourgogne. De fait, Louis XI impose à la ville l’édification de cette nouvelle fortification, qu’il finance par un prélèvement sur la vente du sel à l’échelle du royaume, et délègue la gestion du chantier aux chanoines de Saint-Aignan. Les sommes collectées permettent également de financer la reconstruction de leur collégiale, autre chantier qui représente environ un tiers des dépenses de ces comptes. La construction de cette enceinte est engagée en 1467 pour une durée que l’on ignore (le financement est prévu pour six ans, mais les travaux ne sont pas achevés en 1476) ; seuls deux comptes nous sont parvenus, pour les exercices 1468-1469 et 1471-1472, qui sont conservés aux Archives départementales du Loiret, dans les fonds du chapitre Saint-Aignan.

Les comptes distinguent les mises réalisées pour chacun des deux chantiers. Les dépenses engagées pour l’église, plus détaillées, s’organisent en fonction des différents postes (journées de travail des maçons, tailleurs et manœuvres, chaux, pierres, voiturages, charpenterie, ardoises, plomberie, verrerie, ferronnerie, divers et voyages). Celles de la fortification correspondent à une simple énumération et d’importantes sommes sont versées à des entrepreneurs, charge à eux de réaliser les travaux. Ces données textuelles ont pu être croisées avec les résultats issus de plusieurs opérations archéologiques menées à partir des années 2000 sur des ouvrages de l’enceinte urbaine.

Partager sur