2024 : Architecture et réfection des aqueducs d'Orléans/Cenabum (Loiret)
Vient de paraître une contribution au dossier "Les aqueducs romains de Lyon et d'ailleurs : nouveaux repères" sous la direction d'A. Borlenghi et C. Coquidé dans la revue Gallia, à la suite du colloque "Les aqueducs romains de Lyon : un cas d'étude unique pour la connaissance de l'hydraulique dans l'Antiquité" qui s'est tenu à Lyon en octobre 2020.
Architecture et réfection des aqueducs d'Orléans/Cenabum (Loiret)
Julien Courtois, Mathilde Noël (INRAP) et Franck Verneau (INRAP)
Résumé
Les connaissances sur l’adduction en eau d’Orléans/Cenabum durant l’époque romaine ont bénéficié, depuis ces dernières décennies, de l’apport de plusieurs opérations d’archéologie préventive. Celles-ci offrent un nouveau regard sur la mise en œuvre et le déroulement des chantiers de construction des aqueducs, bien que leurs sources et points de distribution demeurent mal identifiés. La ville antique était dotée d’au moins trois aqueducs en tranchée dans son secteur nord-est. Le premier se situe au niveau du faubourg Saint-Vincent, mais reste très largement méconnu. Les deux autres traversent le lieu-dit de la Fontaine de l’Étuvée. Le plus ancien daterait de la première moitié du IIe s., alors que le second aurait été construit au IIe-IIIe s. Ils se rejoignent au niveau de deux bassins à partir desquels le plus ancien se poursuit en direction de la ville. L’aqueduc le plus récent possède la particularité d’avoir une partie de son tracé abandonnée, offrant un instantané sur la mise en œuvre de ce type d’ouvrage. Plusieurs regards ont également pu être étudiés sur ces deux aqueducs. Une réfection au niveau de l’un de ceux-ci est datée du IVe s : elle prend la forme d’un blindage en bois en fond de tranchée, qui permettait d’accéder à la voûte du conduit, et elle confirme la continuité de l’usage de l’aqueduc le plus ancien durant l’Antiquité tardive.