L'exemple ligérien dans l'espace européen médiéval
Boisseuil Didier (sous la direction), Dumasy Juliette (sous la direction)
C. Alix a contribué à cet ouvrage avec l'article suivant :
Les comptes de Saint-Aignan d’Orléans : les chanoines au service d’un projet royal imposé à la ville
Résumé de l'éditeur
Les villes médiévales françaises ont connu un développement remarquable à la fin du Moyen Âge. L’autonomie plus ou moins prononcée dont elles jouissaient s’est accompagnée d’une gestion rigoureuse des moyens financiers mis à leur disposition. Cet ouvrage présente les modalités de la gestion comptable de plusieurs villes de la vallée de la Loire (tenue des registres, compétences et activités du personnel municipal), dans une perspective comparatiste en confrontant la situation ligérienne à celle d’autres villes du royaume de France. Il accorde une importance particulière et inédite aux problèmes monétaires auxquels les cités furent confrontées notamment dans la première moitié du XVe siècle. Enfin, il propose une réflexion poussée sur les apports et les limites de l’étude des comptabilités urbaines pour des disciplines comme l’histoire économique, l’histoire de l’art ou l’archéologie.
Publié avec le soutien de l’université d’Orléans, des laboratoires IRAMAT et POLEN de l ’université d’Orléans.
Sous la direction de Didier Boisseuil et Juliette Dumasy-Rabineau.
Résumé de l'article
Les comptes de Saint-Aignan d’Orléans : les chanoines au service d’un projet royal imposé à la ville, Clément Alix, Pascal Poulle et Daniel Morleghem
Les comptes de forteresse et de commune d’Orléans ne traitent pas de la construction, au XVe siècle, de la seconde accrue de l’enceinte urbaine (extension orientale de la ville), qui englobe le cloître Saint-Aignan, l’abbaye de Saint-Euverte et le faubourg Bourgogne. De fait, Louis XI impose à la ville l’édification de cette nouvelle fortification, qu’il finance par un prélèvement sur la vente du sel à l’échelle du royaume, et délègue la gestion du chantier aux chanoines de Saint-Aignan. Les sommes collectées permettent également de financer la reconstruction de leur collégiale, autre chantier qui représente environ un tiers des dépenses de ces comptes. La construction de cette enceinte est engagée en 1467 pour une durée que l’on ignore (le financement est prévu pour six ans, mais les travaux ne sont pas achevés en 1476) ; seuls deux comptes nous sont parvenus, pour les exercices 1468-1469 et 1471-1472, qui sont conservés aux archives départementales du Loiret, dans les fonds du chapitre Saint-Aignan.
Les comptes distinguent les mises (dépenses) réalisées pour chacun des deux chantiers. Celles engagées pour l’église, plus détaillées, s’organisent en fonction des différents postes (journées de travail des maçons, tailleurs et manœuvres, chaux, pierres, voiturages, charpenterie, ardoises, plomberie, verrerie, ferronnerie, divers et voyages). Celles de la fortification correspondent à une simple énumération et d’importantes sommes sont versées à des entrepreneurs, charge à eux de réaliser les travaux. Ces données textuelles ont pu être croisées avec les résultats issus de plusieurs opérations archéologiques menées à partir des années 2000 sur des ouvrages de l’enceinte urbaine.