Fouille archéologique du Jardin de la Motte Sanguin
Une fouille archéologique vient de se terminer, découvrez les premiers résultats de l'opération.
Cette opération fait suite à deux autres fouilles préventives menées en 2011 par l’Inrap et en 2013/2014 par le Service d’archéologie d’Orléans. Cette troisième opération avait pour objectif d’observer l’enceinte et la Tour de la Brebis, érigées dans la seconde moitié du XVe siècle. C’était également l’occasion de mettre en lumière l’occupation des berges de la Loire durant l’Antiquité.
Les berges gallo-romaines de la Loire
Le site se situe entre le théâtre antique, à l’est et le centre urbain à l’ouest. La découverte d’un mur orienté est-ouest dont le parement interne est recouvert de mortier de tuileau permet d’envisager une structure maçonnée érigée non loin de la berge. Peu fondé, il ne peut pas s’agir d’un mur de terrasse. Si quelques lambeaux de sol associés à ce mur ont pu être étudiés, la grande majorité de l’occupation antique n’est plus en place. Un phénomène naturel de rupture de berge s’est produit entre la période antique et le XVe siècle. Ces ruptures pourraient être liées aux mêmes phénomènes que nous vivons actuellement et qui font suite aux inondations de la Loire en juin 2016. Entre la période antique et le XVe siècle, aucun vestige n’est conservé sur le site. Cette absence pourrait s'expliquer par les importants travaux de terrassement liés à la construction de la troisième enceinte de la ville.
Le système défensif au bord de la Loire
Entre 1466 et 1480, l’enceinte de la ville d’Orléans est agrandie pour englober les établissements religieux de Saint-Aignan et Saint-Euverte. Au bord de la Loire, la Tour de la Brebis est érigée pour se protéger des assauts par la Loire. Cette tour est bien documentée par les dessins de Charles Pensée et une opération de diagnostic menée par l’Inrap en 2003. Notre intervention a cependant permis de comprendre les étapes du chantier de construction. Dans un premier temps, la tour est dressée, puis l'enceinte est construite du nord vers le sud. Durant les travaux de la courtine, une ouverture est maintenue au niveau de la jonction entre la courtine et la tour, permettant le passage des ouvriers et des matériaux. L’opération a également mis au jour un muret contemporain de la courtine qui délimite une zone réservée aux déplacements des troupes armées le long de l’enceinte. Dès le XVIe siècle, la Tour de la Brebis fait l’objet de modifications pour s’adapter à la modernisation de l’armement. Une caponnière est construite pour améliorer la défense du fossé qui double le rempart. L’ouvrage défensif est démantelé progressivement à la fin du XVIIIe siècle. Le mur de la terrasse actuelle du jardin repose en partie sur les fondations du rempart du XVe siècle.
Date de modification : 5 mars 2020