Les tuiles-antéfixes du site de La Médecinerie à Saran (Loiret)

Antéfixe (1847-8) mis au jour dans l'atelier de potier du Lac de la Médecinerie à Saran.
Antéfixe (1847-8) mis au jour dans l'atelier de potier du Lac de la Médecinerie à Saran.

Forme emblématique des ateliers de Saran, les antéfixes sont constituées d’une plaque quadrangulaire de 2 à 3 cm d’épaisseur sur laquelle est moulée la figure du Christ, surmontée d’un fronton semi-circulaire recevant un symbole religieux, et collée à la barbotine sur l’extrémité d’une forme de type imbrex. La partie arrière de la tuile-antéfixe est systématiquement retrouvée brisée, ne permettant pas de confirmer la longueur de cette partie, qui pourrait correspondre non pas à une imbrex complète mais plutôt à une portion plus courte s’imbriquant de quelques centimètres sous la partie aval de la dernière imbrex. La hauteur de la plaque est comprise entre 14,5 et 18 cm pour une largeur de 9 à 9,7 cm. L’imbrex située à l’arrière étant fréquemment incomplète, il n’est pas possible de donner une longueur ni un poids global. Des retouches au couteau sont parfois identifiées sur le pourtour de la plaque, sans doute pour un ébarbage des arêtes.

  

On retrouve des usures sous la forme de piquetage de la surface, des crevasses et grains de quartz saillants, témoignage d’une exposition aux intempéries. Les ruptures et cassures peuvent également indiquer la mise en œuvre spécifique de ces matériaux. La découverte systématique de tuiles-antéfixes séparées de la partie arrière fixée au revers, relève de ce constat.

 

On pointera l’absence des tuiles-antéfixes dans les contextes religieux classiques tels que monastère, prieuré, baptistère, cathédrale, église urbaine, etc., et une concentration des découvertes à l’emplacement des cimetières. Cette récurrence qui évoque un lien entre tuiles-antéfixes et monuments funéraires, sans aller totalement dans le sens de « l’usage funéraire » reconnu par certains auteurs, est une hypothèse ayant déjà été évoquée par Patrick Périn qui signalait l’exemple des martyria, memoriae et mausolées hypogées pouvant posséder des toitures ornées de ce type d’éléments (Périn 1986, p. 14).

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