12 - 13 juin 2025

Dans le cadre des journées d'étude internationales sur les bois ayant pour thématique "Bois et architecture dans la Protohistoire et l’Antiquité", P. Markoulaki et M. Loeuillet du Service d'archéologie proposent la communication suivante :

« Quelles essences pour quels usages : le cas des aménagements funéraires d’une nécropole antique à Cenabum issus des fouilles de l’ancien hôpital Porte Madeleine à Orléans »

Résumé

Les fouilles de l’ancien hôpital Porte Madeleine se sont déroulées de janvier à décembre 2022 (phase 1) et d’octobre 2023 à janvier 2025 (phase 2), au cœur de la ville d’Orléans. Elles ont été menées par le Service d’Archéologie de la Ville d’Orléans, en amont du projet de réhabilitation du site. Lors de ces deux phases d’opération, une nécropole antique à inhumation (I^er-III^e s. ap. JC) a été identifiée et fouillée en grande partie. Les tombes, orientées NO/SE, sont alignées en une seule rangée, contre le parement occidental d’un mur parcellaire d’axe NE/SO. Les observations taphonomiques témoignent de la présence systématique de contenants en bois. Certaines sépultures présentent aussi des indices suggérant un aménagement de la fosse sépulcrale. L’utilisation du bois est attestée par la présence de vestiges ligneux et d’éléments d’assemblage et de fixation de planches. Les restes de bois, observés et identifiés à ce jour dans la majorité des sépultures, ont été retrouvés sous forme de négatif, bois gorgé d’eau, bois ferruginisé ou bois gorgé d’eau partiellement ferruginisé. De cet ensemble de données, quatorze tombes offrent les preuves les plus substantielles et les mieux conservées de restes de bois (gorgé d’eau, ferruginisé ou partiellement ferruginisé) susceptibles d’être analysés. Toutes ces différentes constructions (contenants, aménagements des fosses) étaient-elles faites de la même essence de bois ? Quelle essence a été utilisée pour quelle fonction dans l’architecture funéraire ? Ces espèces étaient-elles disponibles localement ? Le choix d’essence était-il lié à des raisons pragmatiques par rapport aux propriétés mécaniques et les spécificités du façonnage d’une essence choisie, ou bien symboliques (choix d’ordre cultuel) étant donné le caractère rituel du site ? Notre contribution vise à présenter l’étude xylologique des restes du bois utilisé dans les aménagements funéraires de ces tombes et à aborder les questions évoquées ci-dessus. Une comparaison entre ces données archéologiques et les données relatives trouvées dans la littérature antique sera également présentée