7 et 8 mars 2025

Journées Archéologiques de la région Centre-Val de Loire

Orthophotographie de la zone de fouille en vue zénithale avec vingt-huit sépultures fouillées  (SAVO, 2024)
Orthophotographie de la zone de fouille en vue zénithale avec vingt-huit sépultures fouillées (SAVO, 2024)

Dans le cadre des Journées Archéologiques de la région Centre-Val de Loire, M. Loeuillet présentera la communication suivante avec la contribution de C. Alix.

Découverte fortuite au 2 rue du Cloître Saint-Paul (Orléans) : inhumations médiévales et cloître-cimetière moderne

Résumé

Fin avril 2024, une opération de fouille est lancée par le service archéologique de la ville d’Orléans suite à une découverte fortuite pendant la réhabilitation d’un bâtiment au n° 2 rue du Cloître Saint-Paul : lors de la réfection du sol, des squelettes humains sont apparus à quelques centimètres de profondeur…

Le bâtiment en question était déjà connu du service. Il s’agit d’un ancien atelier de peintre (utilisé depuis le début du XXes.) qui a pour particularité d’avoir été construit dans la galerie nord de l’édifice ayant donné son nom à la rue : le cloître Saint-Paul. Le terme de cloître renvoie ici à un cimetière à galeries, un type architectural très bien représenté à Orléans avec le Campo-Santo. C’est d’ailleurs dans le rapport de fouille de la chapelle Saint-Hubert du Campo-Santo (Alix 2016 : 152-154) que l’existence des vestiges matériels de l’ancien cimetière Saint-Paul conservés au n° 2 rue Cloître Saint-Paul avait été signalée. Cette opération a été l’occasion d’étudier plus en détails les vestiges de 5 travées de la galerie nord de cet espace funéraire particulier qui aurait été utilisé du XVe au XVIIes.

Ainsi, la découverte de 36 sépultures dans une petite zone de fouille de 25 m² au pied des arcades était plutôt attendue. La faible profondeur des sépultures, affleurantes, s’explique par un décaissement important du site lors de l’installation de l’atelier. Creusées dans des niveaux d’occupation antique, les fosses ne contenaient aucun aménagement et aucun mobilier. Il a fallu attendre les datations radiocarbones pour pouvoir attribuer ces sépultures au Moyen Âge, entre le dernier quart du VIIIe s. et le deuxième tiers du XIIe s. Ces inhumations ne sont donc pas en lien avec le cimetière à galeries, édifice récent en regard de l’histoire de l’espace funéraire Saint-Paul, déjà en partie connu grâce aux autres fouilles des alentours. Elles offrent ainsi une nouvelle fenêtre sur l’étendue et l’occupation de ce pôle funéraire du faubourg ouest d’Orléans.

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