Diagnostic archéologique au n° 3 rue des Fauchets
Diagnostic archéologique au n° 3 rue des Fauchets
Deux sondages ont été réalisés durant cette opération de diagnostic : un premier à l’aide d’une petite pelle mécanique dans l’arrière-cour de la parcelle ; le second à la main, dans une ancienne cave conservée lors de la construction du laboratoire d’analyse dans les années 1960.
Occupation du début de l'époque romaine
Une occupation domestique et/ou artisanale antique
Au fond du sondage de l’arrière-cour, à environ 1,20 m sous le sol actuel, deux petits trous de poteau et une fosse peu profonde sont conservés et percent le substrat naturel sablo-argileux. Leur comblement a livré du mobilier céramique datant du début du Ier s. ap. J.-C. Il pourrait s’agir d’une petite occupation domestique (habitat ? atelier ?) située en limite de la ville du début de l’époque romaine.
Occupant tout le fond du sondage mécanique, une grande fosse perce le substrat sablo-argileux et recoupe les trous de poteau du premier état. Sa forme quadrangulaire de 2 m de côté, ses parois verticales, la présence de petits trous de poteau le long de ces parois et d’un possible escalier ou banquette, permettent d’interpréter cette fosse comme un cellier. Son comblement a livré un mobilier assez abondant et varié, mêlant poterie, terres cuites architecturales (tuiles) etc. Ce mobilier permet de dater cette occupation domestique de la fin du Ier s. ap. J.-C.
Une nécropole de la fin de l'Antiquité ?
Après l’abandon du cellier, le secteur ne semble pas faire l’objet de nouveaux aménagements, jusqu’à la fin de l’Antiquité. À cette période, un individu est inhumé en cercueil approximativement à l’emplacement du cellier.
Il s’agit d’un individu adulte, inhumé sur le dos, les bras posés sur l’abdomen et tête à l’ouest. La fouille a permis d’identifier trois clous bordant l’individu et marquant sans doute les vestiges d’un cercueil.
Le comblement de la sépulture a livré, entre autre, un peigne en os qui pourrait avoir été déposé avec le défunt. Une datation radiocarbone effectuée sur un des ossements permet de dater le décès de l’individu entre 250 et 400. Le mobilier céramique trouvé dans le comblement confirme cette datation de la fin de l’Antiquité. L’absence de toute autre sépulture dans les sondages pratiqués lors de ce diagnostic ne permet pas de déterminer s’il s’agit d’une sépulture isolée ou si elle appartient à une nécropole plus importante. La deuxième hypothèse pourrait être à privilégier, puisque les travaux accompagnant le percement de la rue de la République à la fin du XIXe s. ont occasionné la découverte d’ossements humains associés à du mobilier d’époque antique.
Le bâti de l'époque moderne
L'occupation moderne
Le diagnostic n’a livré aucune information sur l’occupation médiévale de cette parcelle. La cave, conservée sur le front de rue, présente plusieurs remaniements et possède la particularité de posséder un vide-poche au débouché de l’escalier originel.
Ce vide-poche correspond à une poterie prise dans la maçonnerie du mur de cave. Ce pot, de facture assez caractéristique, fournit une datation assez précise de la construction de la cave et de la maison détruite dans les années 1960 : elle peut ainsi être rattachée à l’urbanisation de l’espace entre l’ancienne enceinte médiévale (Place du Martroi) et la nouvelle enceinte moderne (à l’emplacement des boulevards actuels), durant la première moitié du XVIe s.