Etude des lames minces

Etude de nos lames minces dans les locaux de l'OSUC (crédits : Service d'Archéologie, 2024)
Etude de nos lames minces dans les locaux de l'OSUC (crédits : Service d'Archéologie, 2024)

Une fois que les lames minces sont réalisées, le spécialiste les observe à l’aide d’un microscope optique.

Le microscope optique permet d’observer la lame à la fois en lumière dite «naturelle» et «polarisée» (la lumière est alors orientée à l’aide d’un filtre et, grâce aux propriétés de biréfringence des minéraux, ces derniers vont se teinter selon des couleurs spécifique à leur nature).

Cette étude permet d’obtenir deux grands types d’informations.

1. Des informations sur le matériau brut qui a été utilisé pour fabriquer l’objet :

  • la nature et la fréquence des inclusions minérales (fragment de roche, cristaux),
  • la nature et la fréquence de la porosité qui peut indiquer la présence d’éléments organiques avant la cuisson,
  • l'observation de la matrice de l’échantillon (le matériau argileux, c’est-à-dire la masse fine dans laquelle les inclusions sont prises).

On caractérise le matériau brut afin de savoir d’où il peut provenir et s’il y a des éléments qui y ont été ajoutés ou non.

2. Des informations sur le traitement de ce matériau :

  • déterminer si les inclusions sont présentes naturellement dans le matériau brut ou ont été ajoutées, à partir de l’étude de la taille des grains (granulométrie) ou de la morphologie des grains (si les grains présentes des angles très anguleux ou plutôt arrondis).
  • observer l’orientation de la porosité qui peut apporter des informations sur le traitement des matériaux (séchage, degré de malaxage…)

On cherche ainsi à comprendre comment le matériau brut a été travaillé, depuis la préparation de la pâte jusqu’à la cuisson de l’objet fini.

 Observation au microscope optique de lame mince (crédits : Service d'Archéologie, 2024)
Observation au microscope optique de lame mince (crédits : Service d'Archéologie, 2024)

Echantillon de Saran observé au microscope optique. A gauche, la vue est en «lumière polarisée», à droite en «lumière naturelle».

Les minéraux présents sont majoritairement des quartz (Qz) et des feldspath (Fd) (le minéral au centre de l’image est un feldspath présentant des inclusions de quartz : la myrmékite). Ces minéraux sont très fréquents par exemple dans la formation des sables et argiles de Sologne. 

On observe également la présence de fissures (plus visibles sur la photo de droite) : ce sont des porosités qui peuvent se former notamment lors du séchage ou de la cuisson du matériau. Leur orientation sub-horizontal représente l’axe d’étirement de la pâte lors de sa mise en forme pour fabriquer l’objet.

L’ensemble de ces indices nous informe donc à la fois sur l’origine du matériau utilisé dans la fabrication des briques de Saran, et sur le traitement du matériau.

Tous les échantillons vont être étudiés selon cette technique, afin de pouvoir les comparer entre eux. Des analyses supplémentaires seront ensuite réalisées pour vérifier la nature de certaines inclusions et obtenir plus d’informations sur la matrice.


Cette étude pétrographique a pu être réalisée grâce au matériel mis à disposition par l'Observatoire des Sciences de l'Univers (OSUC)

Pour suivre les avancées de notre étude sur les argiles de l'Orléanais
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