Fake news

Info ou intox ?

L’archéologie est loin d’être le seul secteur affecté par des rumeurs infondées : politique, santé, économie… Dans de nombreux domaines, de fausses informations circulent au sein des médias traditionnels (journaux, télévision, radio) ou numériques (réseaux sociaux, blogs, forums).

Si le terme « fake news », ou « infox » en français, inonde nos médias depuis une dizaine d’années, sa première apparition remonte à 1890, période souvent qualifiée d’âge d’or de la presse écrite. Le concept de supercherie (« hoax ») est lui aussi présent dans le milieu archéologique dès le 19èmesiècle : du géant de Cardiff à l’homme de Piltdown, pléthore sont les récits de découvertes archéologiques sensationnelles défrayant les chroniques. La quête de connaissances inédites et de révélations sur les origines de l’espèce humaine attire aussi bien les plaisantins que les escrocs. Pourtant, malgré l’implication des professionnels qui s’efforcent de démystifier certaines théories et anecdotes, une vérité alternative subsiste dans l’esprit de certains curieux ou passionnés. 

Un dossier thématique réalisé par :

Laura Couillault, médiatrice culturelle du SAVO

Désinformation, mésinformation ou fraude ?

Le propre d’une fake news est d’être fondée sur un contenu erroné que l’on cherche à établir comme une information véridique : il s’agit d’une forme de désinformation. Quelle que soit la raison qui pousse un individu à l’imaginer et à la propager, elle se distingue d’une interprétation fausse ou d’une hypothèse scientifique infondée. En effet, la désinformation véhiculée par les fake news est volontaire, tandis que des erreurs de raisonnement ou d’interprétation font partie du processus scientifique. On parle de mésinformation lorsque l’information propagée est faussée ou tronquée : il peut s’agir d’une satire ou d’une plaisanterie, mais l’objectif n’est pas de nuire. À noter encore un autre cas : les paroles et actions de faussaires, qui fabriquent de faux vestiges et artefacts pour un intérêt pécuniaire (revente) ou scientifique (légitimation d’une thèse soutenue) : ces cas de figure sont également à distinguer des infox. Aussi, il est déterminant de saisir l’intention avec laquelle est diffusée l’information pour appréhender le cas de figure présent.

Partager la page