☠️ Après la fouille : que deviennent les ossements humains ?

Semaine du 14 février 2023

Squelette en cours d’étude de l’individu immature (7-11 ans) de la sépulture F1200 (crédits : Pôle d'archéologie, 2022)
Squelette en cours d’étude de l’individu immature (7-11 ans) de la sépulture F1200 (crédits : Pôle d'archéologie, 2022)

Une fois lavés et séchés, les ossements humains sont à la disposition de l’archéo-anthropologue, le spécialiste de l’étude des restes humains en contexte archéologique.

L’observation et la prise de mesures sur les os lui permettent d’obtenir des informations biologiques sur ces individus décédés, qui sont plus souvent en lien avec leur vie passée qu’avec les raisons de leur mort. Il procède ainsi à la détermination du sexe biologique et à l’estimation de l’âge au décès et de la stature. Il évalue également l’état sanitaire des individus, tente de diagnostiquer les maladies qui laissent des traces sur les os et observe les différents marqueurs de stress et d’activités enregistrés par le squelette.

En plus de ces données biologiques obtenues à partir des ossements, l’archéo-anthropologue utilise aussi des informations récoltées directement sur le terrain : les caractéristiques des sépultures, la position des corps, la présence de dépôts funéraires… Elles lui permettent de restituer l’architecture funéraire au moment du dépôt des corps (tombe en pleine terre, en cercueil, en coffrage de bois ou de pierre...) en étudiant les évènements qui sont intervenus depuis l’enfouissement des sépultures jusqu’à leur redécouverte (décomposition, perturbation, recoupement…) : c’est l’étude taphonomique.

Combinées, l’étude biologique et l'étude taphonomique d’une population permettent donc de la caractériser, d’en apprendre plus sur les individus qui la compose et d’approcher sa culture à travers ses pratiques funéraires. En résumé, l’archéo-anthropologue observe les morts pour comprendre leur vie...

Fragment de crâne (pariétal gauche) de l’individu de la sépulture F1188 : il présente un sillon, témoin d’une lésion traumatique cicatrisée probablement due à un coup tranchant (crédits : Pôle d'archéologie, 2022)
Fragment de crâne (pariétal gauche) de l’individu de la sépulture F1188 : il présente un sillon, témoin d’une lésion traumatique cicatrisée probablement due à un coup tranchant (crédits : Pôle d'archéologie, 2022)
Dessin de la sépulture F1226 en vue zénithale : la distinction des parties anatomiques en couleurs différentes montrent les mouvements des os ainsi que la position du corps, inhumé sur le ventre (crédits : Pôle d'archéologie, 2022)
Dessin de la sépulture F1226 en vue zénithale : la distinction des parties anatomiques en couleurs différentes montrent les mouvements des os ainsi que la position du corps, inhumé sur le ventre (crédits : Pôle d'archéologie, 2022)
Pour en découvrir davantage sur les fouilles de l'ancien Hôpital Porte-Madeleine

Date de modification : 12 février 2024

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